Le biocarburant va-t-il détruire l’Amazonie ? Au fin fond de l’Amazonie, dans l’État d’Acre, l’homme a depuis longtemps fait sa place au milieu d’une nature qui pouvait lui sembler hostile. Comme toutes les anciennes civilisations européennes, les Brésiliens ont dû déboiser pour établir leurs villages et leurs champs. Et puis la notion de profit et la volonté « d’utiliser » ces grands espaces sont arrivées ! La déforestation s’est faite plus massive au profit de grandes exploitations bovines. Et « l’or vert » est apparu : l’éthanol, le carburant vert. Aujourd’hui au Brésil prés de 50 % des voitures essence sont flex fuel, c'est-à-dire qu’ils peuvent utiliser de l’éthanol. Dans le monde et dans un souci écologique, la demande ne cesse d’augmenter. Alors ici à Capixaba, un vieux projet a revu le jour, mi-public, mi-privé : créer une usine de transformation de la canne à sucre, base de l’éthanol brésilien. L’ancienne ministre de l’Environnement et candidate à l’élection présidentielle de 2014, Marina Silva, originaire de l’Etat d’Acre, s’est toujours farouchement opposée au projet. Mais depuis son départ du gouvernement, le projet a bien démarré. Lula avait défendu que l’on s’attaque à la forêt amazonienne pour produire du bio carburant. Alors dans l’Acre, on a trouvé d’autres solutions. Les terres où l’on plante la canne à sucre, sont louées à des grandes exploitations bovines, ainsi la loi est-elle respectée ! Mais les Fazendas (les ranchs brésiliens) eux n’ont pas diminués leurs cheptels, donc ils continueront à déboiser, au fur est à mesure, que la surface des champs de canne à sucre grandira. La canne à sucre a besoin de pesticides, d’engrais et de beaucoup d’eau, tout cela dans un milieu déjà fortement fragilisé, sans parler des problèmes d’esclavagisme que l’on retrouve parfois dans la culture de la canne à sucre. Le Grupo Farias propriétaire de l’usine, a pour ambition de subvenir aux besoins du marché local, mais aussi d’alimenter en éthanol les pays voisins, Bolivie et Pérou, et à terme d’atteindre le marché pacifique. Des voix s’élèvent contre le projet, les habitants de la communauté de Capixaba sont inquiets et des ONG combattent farouchement le projet. Faut-il détruire la forêt amazonienne pour avoir un carburant qui ne contribue pas à l’effet de serre ? D’autres alternatives existent ! En attendant, ce projet ne fait que démarrer !