Tchernobyl, « l’exemple » ? En avril 1986 a eu lieu la plus grande catastrophe nucléaire de l’humanité. Que sont donc devenus ces immenses territoires contaminés, cette population qui est obligée d’y vivre et de se nourrir de produits radioactifs ? Le sarcophage du réacteur 4, lui, n’est pas oublié. Les autorités ukrainiennes dévoilent des dossiers secrets et des problèmes qu’ils se gardaient bien d’évoquer à l’époque, par orgueil ou raison d’état. Car aujourd’hui plus que jamais, ils ont besoin de l’aide occidentale. Le sarcophage fut bâti dans l’urgence sur la structure de la centrale restant debout après l’explosion du réacteur. La forte radioactivité rendait impossible tout test de la résistance des infrastructures qui furent bien endommagées par l’explosion. Maintenant le sarcophage menace de s’écrouler à tout moment. Mais ce n’est pas tout, de nombreuses canalisations à l’intérieur du sarcophage sont percées et pourtant le niveau d’eau au fond du sarcophage reste le même. Donc de l’eau fortement radioactive s’échappe du sarcophage, et rejoint un affluent du Dniepr qui coule au pied de la centrale. Il faut savoir que la ville de Kiev (près de 3 millions d’habitants) puise toute son eau potable dans le Dniepr. Le magma refroidi qui a mélangé en son sein tous les composants du réacteur est en train de muter. Aujourd’hui à la polyclinique spécialisée dans la thyroïde à Kiev, on opère les cancéreux trois par trois. Le nombre de malades est en constante augmentation, et ce sont bien souvent des enfants. Pripiat, une des premières villes fantômes modernes est resté figée dans l’ère soviétique. Elle se transforme petit à petit en une véritable jungle, les terrains de sport se transforment en forêts et des arbres poussent dans les cours des écoles. Aujourd’hui nous connaissons la cause de la catastrophe, il s’agirait d’un petit tremblement de terre, dont l’épicentre situé à quelques dizaines de mètres du réacteur, aurait provoqué des dégâts considérables et l’explosion du réacteur, 20 secondes plus tard. On peut critiquer aujourd’hui l’imprudence des autorités soviétiques d’avoir construit une centrale nucléaire juste au-dessus d’une faille sismique. Mais les centrales nucléaires ont besoin de beaucoup d’eau et sont souvent situées proches des cours d’eau et des fleuves. Il est également fréquent que ces mêmes fleuves suivent les creux des failles géologiques et sismiques, c’est le cas du Rhône par exemple avec deux centrales: Cruas et Tricastin. Hiroshima nous a révélé l’horreur du nucléaire militaire, il est temps que Tchernobyl nous serve d’exemple.